Beaux déguisements, mode d’emploi

Un beau déguisement qu’est-ce que c’est ? Comment le choisir, entre modes de cours de récré et envie de durabilité ? Privilégier un intemporel ou entrer dans la ronde des éphémères ? Faire plaisir aux enfants sans renier notre envie de leur apprendre les belles choses ? Un casse-tête aujourd’hui, le symbole des contradictions du marché du jouet au sens large. 

Un beau déguisement : mais qu’est-ce que c’est ?

Le déguisement, un classique de l’enfance ?

Philippe Ariès, l’historien qui nous a fait prendre conscience de “l’invention” récente de l’enfance, rappelle que longtemps, les enfants ont été de “petits hommes ou femmes”. Sans distinction marquée, y compris dans leurs tenues vestimentaires. Les enfants étaient ainsi vêtus comme leurs parents. Selon un principe aujourd’hui proverbial, l’habit faisait le moine. Le vêtement indiquait volontiers l’origine sociale ou régionale des personnes. Et les petits princes quant à eux, revêtaient des tenues d’apparat ou richement ornées, pour tenir leur rang. De déguisement, point, sauf éventuellement le jour de Carnaval. Et là encore, le déguisement n’est pas le marqueur principal de la fête, davantage axée sur la transgression au Moyen-âge et à l’exultoire populaire plus tard. Les masques utilisés cherchent davantage à cacher l’identité de ceux qui les portent qu’à leur faire endosser un rôle différent.

Le costume existe donc, mais comme vêtement et comme signe d’appartenance, pas au sens de déguisement dont il est synonyme aujourd’hui.

Image Epinal Déguisement

Mascarades – Estampe, Imagerie d’Epinal – 1888
©Gallica, BNF

Déguisement Carnaval

Scènes de Carnaval, Estampe, Imagerie d’Epinal, 1841
©Gallica, BNF

Le beau déguisement ou l’amour du théâtre

Le déguisement, longtemps, est réservé au monde théâtral. Et notamment à la Commedia dell’arte italienne. Arlequin, Colombine, Sgnanarelle ou Polichinelle apparaissent au XVe siècle et leurs costumes deviennent rapidement des symboles presque universels du déguisement. Pensons au déguisement bariolé d’Arlequin ou au costume noir et blanc de Pierrot tombés en désuétude ces dernières décennies, mais célébrés jusque dans la peinture (Picasso, Renoir, Derain pour ne citer que les plus célèbres…). Le déguisement c’est aussi un ressort du comique. “Les vertus dramatiques et comiques du déguisement, recours fréquent des supercheries” des personnages sont des éléments caractéristiques de la farce, du théâtre, comme le note Liliane Picciola.

Les déguisements de Carnaval : une tradition bien ancrée

Fêtes des fous décrite par Victor Hugo, bal masqué peint à maintes reprises, le Carnaval sous toutes ses formes, entre Venise, Nice et Rio est solidement ancré dans l’imaginaire collectif depuis longtemps. Héritier de coutumes antiques, repris par la culture chrétienne, il constitue longtemps la principale occasion de se déguiser. Pour les adultes comme pour les enfants. De nos jours, cette jolie pratique est bien plus fréquente, encore que peu étudiée par les spécialistes de l’enfance. Halloween n’y est pas pour rien, les dessins animées et leurs cohortes de produits dérivés non plus (Reine des Neiges, Raiponce, Dark Vador ou Spiderman pour ne citer qu’eux…). En revanche, le bon vieux clown de Mardi-Gras et les enfants déguisés avec les tissus récupérés dans les tiroirs ne semblent plus avoir la côte.

Beau déguisement Carnaval

Carnaval Parisien, Estampe, Louis Morin, 1897 ©Gallica, BNF

Le déguisement aujourd’hui ou le rêve d’ailleurs pour construire son imaginaire

Se déguiser en roi, en fée, en princesse ou en cendrillon. Enfiler les habits de héros (ou de super-héros), de valeureux chevalier ou de défenseurs de opprimés, de pirate ou de sorcière est devenu un classique de l’enfance. Un moyen de jouer aux contes de fées, de développer son imaginaire, ses talents de comédien ou encore d’apprendre à raconter en faisant. Un appel à l’imaginaire que tous les enfants ont un jour entendu.

Le déguisement, le beau déguisement devient alors essentiel et non plus accessoire. Le beau déguisement devient un passage obligé pour un jeu réaliste et un envol dans un univers onirique et théâtral. Se déguiser c’est rêver, c’est prendre à son compte la célèbre citation de Rimbaud, “je est un autre”. C’est sans doute pour l’enfant un moyen de s’autoriser à être plus brave, plus charmeur, plus voyou, plus héroïque qu’il ne l’est et à essayer, grâce au masque, de tester ses limites. Place aux artistes !

Et d’où nous viennent les (beaux) déguisements ?

Déguisements : le revers de la médaille du succès

A l’heure où se déguiser est devenu à la fois incontournable et fréquent pour les enfants (pour Carnaval, pour les anniversaires, ou simplement pour jouer dans son salon), la gare-robe de nombre de petits-garçons et de petites filles s’est étoffée.

Au déguisement classique de princesse, de chaperon rouge ou de chevaliers sont venus s’ajouter les costumes permettant d’incarner tous les personnages de l’univers télévisuel de l’enfance. Les franchises (Disney, Marvel and co) se sont lancées sur ce créneau, créant une course effrénée à la multiplication de références produit.

Dans ce contexte de consommation, qui en la matière ne se distingue pas du reste du secteur du jouet, le prix moyen du déguisement est de 20 à 30 euros et la tendance est plutôt à l’achat répété de pièces moyenne gamme qu’à l’acquisition d’une pièce unique de meilleure qualité mais plus onéreuse. Jetez un oeil dans vos placards et dites-moi si je me trompe.

Ainsi, au rayon déguisement, comme souvent dans le monde des jouets, le Made in China ou le Made in Asia est roi. Voire davantage. Et ce, pour plusieurs raisons. Reprenons. Un déguisement c’est un vêtement composé de plusieurs pièces, de tissu et d’accessoires. C’est donc de la matière première, de la main d’oeuvre et de la technique.

Un déguisement pour enfant, ce sont également des tailles multiples, et comme au rayon mode enfantine, cette question est complexe à gérer pour les fabricants et les distributeurs.

L’Asie, et la Chine étant l’un des principaux ateliers de confection de la Planète, il semble “logique” (sic) que la fabrication des déguisements suive le même procédé et le même itinéraire que les vêtements.

Mais entre l’éthique et l’étiquette, il y a souvent un monde.

Alors, pour satisfaire la soif de consommation, l’envie d’une garde-robe étoffée, il en va des déguisements comme pour la fast-fashion. Adieu belles matières, tissus de qualité et accessoires durables. Bienvenue aux costumes synthétiques et assemblés de manière sommaire, fabriqués à la chaîne au bout du monde, commandés sur le web à la va-vite pour le énième anniversaire à thème de l’année.

Beaux déguisements : la rançon de la qualité

Fidèles à nos engagements en faveur du beau, du durable, de la qualité, nous avons choisi de privilégier des déguisements de très grande qualité. Imaginés par une jeune Française rêvant de retrouver les classiques de son enfance, ils sont composés dans des matières nobles. Dentelles, broderies, tulles… Les finitions sont extrêmement soignées, pour un rendu réaliste et ultra-qualitatifs. Cousus à la main, ces déguisements ont un coût de fabrication élevé et un prix à l’avenant. Le prix de la qualité et de la durabilité. Pour un effet réaliste maximal. Robes de princesses et robes de bal ne détonneraient pas dans un salon du XVIIIe siècle. Les déguisements de mousquetaire ou de roi, avec cape ou épée, font rêver les petits garçons car ils sont saisissants de réalisme. La panoplie proposée est limitée aux modèles les plus iconiques. Aux pièces que votre enfant rêve sans doute d’endosser.

Quant aux courageuses couturières qui se lancent sur Etsy dans la fabrication de costumes pour enfants me direz-vous ? L’équation financière entre les exigences des normes de sécurité et une production de pièces quasi uniques reste malheureusement sans solution… Nous sommes donc particulièrement fières d’être parvenues à trouver les pièces magnifiques que nous vous proposons dans la boutique. 

Un projet de déguisements du monde au côté de ces déguisements historiques est en cours… à suivre c’est promis ! Avis aux parents du bout du monde, si vous découvrez un fabriquant de sari, de boubous, de djellabas, de robes de flamenco ou de toute autre tenue traditionnelle ou régionale pour enfants n’hésitez pas à nous indiquer leurs contacts dans les commentaires ci-dessous ! 

 

Déguisement garçon mousquetaire
Robe déguisement Reine Bleue

Des histoires de costumes et de déguisements

Sur Philippe Ariès et la naissance du sentiment de l’enfance

Le récit d’une passionnée qui donne vie aux déguisements d’antan, sur le site Gallica de la BNF

Sur l’histoire du costume

Plus spécifiquement sur le costume dans le théâtre

 

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